Patrimoine
Pour le visiteur attentif et curieux, notre commune révèle de nombreuses richesses, témoins de son histoire et de sa geéographie. Découverte.
L’Eglise Saint-Jean Baptiste
L’édifice et son clocher datant du 18e siècle est l’un des fleurons architecturaux du village. Construite à partir de 1709 l’éeglise est consacrée le 24 juillet 1729 par Monseigneur Raymond Recrosio, évêque de Nice et Comte de Drap. Dans le chœur, le retable baroque du maître-autel est en bois doré encadré par les statues de St Jean Baptiste et de Ste Catherine d’Alexandrie.
L’Abbé Marc Bailet signale : « Dans le chœur de notre église, il ne faut pas manquer de signaler le vieux banc comtal où prirent place les anciens évêques de Nice qui portaient de droit, le titre de Comte de Drap et où s’assied encore l’Evêque de Nice quand il vient en visite pastorale à Drap. »
Plusieurs chapelles sont aménagées : la Chapelle de l’Evêque dont les stucs sont réalisés en 1836, la Chapelle du Suffrage dédiée à Notre Dame du Rosaire.
Les armoiries d’un évêque de Nice et celles d’un prince sarde y figurent aussi. Leur présence est significative de la domination qu’ils ont exercée sur la région.
De nombreuses huiles sur toile, notamment, celle de St Eloi, patron des muletiers qui a été donné par la Confrérie des Muletiers en 1739. Ce tableau témoigne de la prospérité de la confrérie locale des muletiers. Drap est en effet, situé sur la route du Col de Tende qui relie Nice à Turin ; le projet de cette route du sel a débuté en 1616.
La chapelle Sainte-Catherine
Ce lieu de culte fut fondé vers 1120 à la suite de l’apparition de Catherine d’Alexandrie à un berger muet de naissance. Il lui est dédié. L’antique chapelle se dresse sur la colline de Drap à 360 mètres d’altitude. C’est un très bel édifice à une nef remaniée plusieurs fois au cours des âges et, finalement, décorée dans le goût du XVIIème siècle.
Outre la restauration extérieure réalisée en 2001 pour l’isolation, la restauration intérieure, réalisée en 2002, portait sur la réfection des enduits, des décors et des reliefs ainsi que l’éclairage.
La Chapelle des pénitents blancs
Chapelle des pénitents blancs ou Ste Croix fondée le 2/02/1682 (antérieure à l’Eglise paroissiale qui date de 1709-1729), située parallèlement à la nef de l’Eglise paroissiale, en position septentrionale.
La confrérie des pénitents blancs de Drap est créée en 1716. Les statuts de cette confrérie furent approuvés par l’évêque de NICE, Monseigneur Galeano, le 5 mai 1855.
La confrérie de Drap se rattachait à l’Archiconfrérie de la Croix ou du Gonfalon dont le siège était situé depuis 1306 dans la Chapelle de Ste Croix dans la vieille ville de Nice.
L’édifice est décoré de plusieurs tableaux dont une huile sur toile « Le Christ à Emmaüs » faisant référence à la rencontre du Christ ressuscité avec plusieurs de ses disciples et datant d’environ 1650.
Consécutivement aux détériorations causées par le séisme ligure du 23/02/1887, Marciani et Porelli réalisèrent les peintures de la voûte en 1898 ainsi que la fresque de la Vierge et angelots musiciens d’après Raphaël.
Sainte Thècle, canal historique
Le long du canal Sainte Thècle, la promenade est paisible et pleine de charme. Mais le canal est aussi un lieu qui raconte l’histoire de la Vallée des Paillons.
Au lendemain de son annexion à la France, Nice manque cruellement d’eau potable. La ville décide alors de s’approvisionner dans les sources de Sainte Thècle, situées à Peillon. En 1862, le préfet prend un arrêté autorisant les ingénieurs à « entrer dans les propriétés particulières, closes ou non, dans les communes de Peillon, Drap, La Trinité, Nice et Saint-André, pour faire des fouilles et sondages ». Deux ans plus tard commence la construction d’un aqueduc de 17 km, dont la partie principale est terminée à Drap en mars 1868.
Le Plateau Tercier
Le long du GR 51, le sentier de grande randonnée « les Balcons de la Côte d’Azur » traverse ce plateau au milieu de la garrigue (thym, cistes, genêts, etc…) et était jadis emprunté par les pèlerins qui se rendaient à Laghet, important centre dédié à la Vierge Marie. Celui-ci passe près de nombreuses terrasses ombragées qui se succèdent en direction de l’est.
Situé à l’extrémité occidentale du plateau, le Castellaras de la Colle des Castello coiffe une petite colline boisée qui domine le vallon de Laghet. Ce camp protohistorique de forme ovoïde comprend 3 murs d’enceinte, dont certains sont constitués de blocs calcaires cyclopéens. Il comporte des restes d’emprises d’habitat. Des rampes permettent à l’origine d’accéder d’une enceinte à l’autre. Point de contrôle des voies de communication, il constitue l’élément principal d’un système d’observation et de défense qui comprend alors des structures satellites situées à proximité, tels les camps de Luceram et Castello.
Les fortifications du Plateau Tercier datent du milieu du 18e siècle. Elles s’étendent sur près de 1 km et sont implantées à l’extrémité sud est du plateau. Ce mur de pierres sèches, dont l’épaisseur varie de 3 à 4 mètres, est jalonné de postes de surveillance stratégiques. Haut de 2 mètres, il présente un gradin formant une banquette de tir accessible par des rampes d’accès. A l’est, deux ouvrages isolés constituent probablement des bastions avancés. Cette structure, construite pendant la guerre de Succession d’Autriche, interdit le passage des troupes qui empruntent les chemins d’accès à la vallée du Paillon depuis Laghet.
Le château de Drap (site privé)
Au Moyen Âge, le château est édifié sur un éperon rocheux en contrefort du plateau Tercier dominant l’ancien village à l’emplacement désigné sous le nom de Concas et la vallée du Paillon.
A partir de 1073, le fief appartient aux évêques de Nice. L’évêque de Vaison, Pierre, ayant cédé à l’évêque de Nice, Raimond 1er le château de Drap ainsi que les terres avoisinantes.
Dans son Histoire de Nice, l’historien Louis Durante rapporte qu’au XVIème siècle, le château fut le témoin d’une rencontre (juillet 1536) entre Charles Quint et François 1er.
Par ailleurs et à cette époque, l’évêque de Nice, considéré comme étant le seigneur du lieu, prend le titre de Comte de Drap. Une vingtaine d’évêques porteront le titre jusqu’à Monseigneur Rémond en 1930.
Suite au tremblement de terre en 1564 qui dévaste le Comté de Nice, seule une tour du château subsiste.
Un habitant de Drap raconte que Madame Deleuze la mère de sa marraine, vivait avec ses parents dans la chapelle du château (la seule partie qui était encore habitable) jusqu’au 23 février 1887, date à laquelle un nouveau tremblement de terre provoque l’écroulement en grande partie de la tour restante ainsi que de la chapelle.
Le Moulin à huile : un joyau rare en France
Terre d’agriculture, la Ville de Drap possède un moulin à huile de type génois, comme ceux de de l’ancien comté de Nice. Construit en calcaire de la Turbie et bois de sorbier, il date du XVIIIe.
Ce système, très localisé dans la vallée du Paillon, employait énormément d’eau (procédé de densité). Le moulin était mû par la force hydraulique. Un canal d’amenée d’eau est creusé dès le XVIIè siècle afin de capter l’eau du Paillon et la canaliser jusqu’au bourg.
Le Moulin à huile est entré dans le entré dans le patrimoine de la commune en 1946, date à laquelle la coopérative a été créée, à l’initiative de Pierre Cauvin.
Ses statuts datent de 1947 et Jean-Yves Lessatini en est le président actuel. Le moulin a été mis aux normes européennes mais pas en totalité, de ce fait il est uniquement destiné à l’auto consommation
L’Agence de l’eau, suivant les normes d’hygiène et de sécurité en vigueur, a considéré a fixé la limite de consommation d’eau à 20 tonnes. En France, il est le seul en fonctionnement.
Un alambic à Drap depuis 1950
L’alambic est en fonctionnement, dans l’enceinte du moulin à huile, et est la propriété de la commune.
Jean-Paul Constantin, distillateur par passion depuis quinze ans et maître incontesté de la machine : « Alambic de marque Guillaume, fabriqué à Saint Etienne dans la Loire, il est à repasse semi-automatique, ce qui permet une distillation en continu. Il est constitué de trois parties principales : le chaudron, chauffé à plus de 1000°, lequel reçoit le moût, le séparateur, permettant l’élimination des vapeurs d’eau et le condenseur, duquel sortira l’alcool, dont le degré dépendra de la qualité des fruits et de leur teneur en sucre».
L’alambic de Drap, fonctionne environ une semaine par an, pendant le mois de novembre.
Un village profondément ancré dans les traditions méditerranéennes
Drap est une commune du Sud, un village paisible brulé par le soleil en été. Les couleurs des façades du village historique ont été peintes dans les couleurs traditionnelles de la Provence : ocres, rouges, oranges, réchauffent le cœur lors de la traversée du village.
En levant la tête, le visiteur peut apercevoir des trésors. Certaines façades des maisons drapoises sont ornées de frises Elles ont fleuri à la belle Epoque et courent encore sous quelques toits : les façades peintes sont un aspect méconnu du patrimoine urbain drapois.
Importés par les italiens, ces décors sont souvent l’œuvre d’ouvriers piémontais ou toscans aguerris aux arts de la frise, du bas-relief et du trompe-l’œil.
« Leur technique très pointue leur a permis de réaliser des petites merveilles », observe Denise Santi, professeur agrégée d’histoire et spécialiste du comté de Nice. « Les auteurs de ces décors s’inspiraient le plus souvent de motifs floraux pour apporter l’art et la couleur sur les maisons du pays niçois, puis la mode a changé ».
Longtemps oublié, cet héritage se laisse découvrir en parcourant le village. Levez le nez et admirez !
Au bord des chemins, sur les places, de nombreuses fontaines offrent aux visiteurs la promesse d’une pause bienfaitrice.